Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La littérature yaoi
14 février 2010

Désir Charnel

Désir Charnel est le premier livre que j'ai publié. Il relate l'histoire de Drake, un jeune homme qui a rendez-vous avec sa petite amie. Toutefois, lorsqu'il arrive chez elle, elle est en train de se faire dévorer par un cannibale habillé en hibou. Le cannibale, appelé Owl, expliquera à Drake qu'un lien les unit, un lien qui date de plus longtemps que Drake ne peut l'imaginer. Ce dernier n'en croit rien, mais il n'a pas vraiment le choix, face à un homme dont les pouvoirs psychiques suffisent à le clouer sur place.

 

Cette histoire parle de magie, de sorcellerie, de la culture amérindienne, de chamans... J'espère qu'elle vous plaira.

Acheter Désir Charnel

 

Voici le premier chapitre de Désir Charnel :

 

Chapitre 01

 


 

Vêtu d'un jean moulant, d'une chemise blanche assortie à son sourire étincelant, et d'une paire de Puma aussi bleues que ses yeux, Drake n'en pouvait plus d'attendre. Il avait rendez-vous avez Connie, sa petite amie. Elle était jolie, blonde avec de grands yeux gris, petite et assez menue, mais dynamique et toujours un peu folle. Il n'était pas amoureux d'elle, mais il l'aimait bien. Enfin... il l'aimait assez pour la voir de temps à autre dans le but de finir la nuit avec elle.
Sur le plan sexuel, cette relation était la meilleure que le jeune homme ait jamais eue. Connie faisait des pipes d'enfer, son entre-jambe était toujours humide, prêt à l'accueillir, et même si sa poitrine était un peu plate, Drake ne s'attachait pas à ce genre de détails. En réalité, il n'avait jamais aimé les bimbos aux seins aussi gros qu'un pis de vache.
Après ses performances sexuelles, la principale qualité de Connie était la ponctualité. Or elle aurait dû être arrivée depuis près d'une demi-heure. Légèrement inquiet, le jeune homme composa le numéro de portable de sa partenaire, puis le numéro de fixe de ses parents, chez qui elle vivait et qui étaient en vacances pour la semaine.
Le répondeur se déclencha. Drake était sur le point de raccrocher, mais il entendit qu'on décrochait. Il écouta attentivement, ne perçut aucun son.
-Allô? demanda-t-il.
Un bruit de respiration rauque, puis plus rien.
A ce moment-là, le jeune homme éclata de rire. Connie avait modifié leur programme pour lui concocter une mise en scène torride. Cette soirée s'annonçait prometteuse!

 

Alors Drake raccrocha puis il quitta la jolie maison qu'il habitait depuis peu. Il sauta dans sa voiture, une Mercedes classe C grise métallisée, et roula à toute allure en direction de chez les parents de Connie. Il n'avait normalement pas le droit d'y aller, mais ces derniers étaient à l'autre bout du pays, en vacances chez des amis. Ils comptaient profiter de leur déplacement pour s'octroyer une semaine de repos amplement méritée.
Il traversa le centre-ville à une allure désespérément lente lors de ces heures de pointe, puis il aborda la périphérie de la ville. Là, il ne put s'empêcher d'imaginer tout ce que Connie allait lui faire, et ce qu'il allait lui faire.
Son jean commençait à se faire serré lorsqu'il se gara le long du trottoir. Il quitta son véhicule, traversa la route, inspira lentement, et sonna.
Étrangement, tous les volets de la maison étaient fermés, et la gracieuse sonnerie du carillon contrasta encore davantage avec l'atmosphère funeste qui émanait du bâtiment.

 

La porte s'ouvrit. Drake entra. La porte se referma derrière lui et il sursauta, riant de sa propre bêtise. Les parents de Connie étaient riches, rien d'anormal à ce qu'ils puissent ouvrir et fermer les portes à distance.
-Connie! appela-t-il.
Il faisait complètement nuit et comme il n'était jamais venu auparavant, le jeune homme n'eut pour se guider qu'une vague lueur dorée frémissant au loin. Il la suivit et prit donc la porte de gauche, il entra dans une longue pièce. Il aimait cette ambiance feutrée. Les bougies étaient le mode d'éclairage le plus approprié pour une soirée torride.
Aucun bruit ne filtrait à ses oreilles, même celui de ses pas était amorti par un épais tapis. Grâce à la faible lumière émanant de la pièce suivante, il put distinguer des chaises à hauts dossiers qu'il longeait, rangées contre une table. Il passa devant un meuble, hésita, puis quitta la salle à manger pour entrer dans le salon.
Contre le mur du fond était placé un canapé de cuir blanc devant lequel trônait une table basse rectangulaire. Dans le mur opposé, était encastrée une cheminée qui devait éclairer chaleureusement la pièce lorsqu'on y brûlait une flambée. A gauche de la cheminée, une porte en bois massif était fermée. Près d'elle, brûlait une unique bougie, celle qui avait sûrement donné la direction au jeune homme. Il ne s'expliquait pas comment il avait pu voir les détails de la pièce voisine, et ne pas tout voir ce que contenait celle-ci.
Toutefois, Drake ne porta pas plus d'attention au décor. En effet, au sol, entre la cheminée et la table basse, plusieurs dizaines de petites bougies s'allumèrent. En leur centre, Connie était allongée, nue. Les flammes se reflétaient sur sa peau nacrée, sur les larmes qui avaient coulé sur ses joues, et dans sa toison pubienne. Ses cheveux, quant à eux, étaient rouges de sang.
Néanmoins, ce qui pétrifia Drake n'était pas ce corps. C'était l'homme qui était accroupi à côté.
Il était nu, uniquement couvert d'un long manteau de plumes. Il possédait de longs cheveux sombres qui pendaient sur ses épaules. De son visage, Drake ne put distinguer que des lèvres écarlates, le reste était dissimulé par un bec, des yeux ronds et orangés sertis d'un iris noir, le tout surmonté de plumes brunes et roussâtres sur tout le sommet de sa tête. Tout comme le hibou qu'il représentait, l'homme possédait deux aigrettes qui ressemblaient à des oreilles de chat.

 

-Drake, fit simplement l'homme-hibou. Elle n'est pas morte, juste inconsciente.
-Comment connaissez-vous mon nom? demanda l'intéressé.
L'homme esquissa ce qui était sûrement un sourire. Il se releva, enjamba les bougies. Ses yeux mystérieux plongèrent dans ceux du jeune homme.
-Je te connais, murmura-t-il. Oh, oui, je te connais... Regarde!
Drake libéra ses yeux de ceux de l'homme-hibou, il obéit et tourna la tête en direction de Connie. Lorsque l'homme était près d'elle, il n'avait rien vu, mais à présent que le corps était dégagé, le jeune homme remarqua que le bras droit était recouvert de morsures. Si les lèvres de l'homme étaient si rouges, ce n'était pas grâce à du maquillage, c'était le sang de Connie.
Il hurla.
-Du calme, murmura l'homme-hibou. Je vais te poser une énigme. Si tu réponds juste, je lui laisse la vie et je joue avec son corps. Si tu réponds faux, je vais devoir la tuer... et jouer avec toi.
Drake déglutit. Jusqu'où était-il prêt à aller pour sauver Connie? Avait-il envie que cette bête sauvage au langage si posé, à la voix si douce, joue avec son propre corps? Bien sûr que non!
-Comment peux-tu jouer une vie sur de telles conditions? demanda Drake.
L'homme sourit, et ses dents blanches contrastèrent avec ses lèvres carmin.
-Parce que ça m'amuse, répondit-il. Alors, cette énigme?
Drake soupira.
-Comme si j'avais le choix.
-Tu es sage.
Le jeune homme regarda l'homme-hibou et un souvenir de son défunt père lui revint à l'esprit. Il avait toujours cru son père en plein rêve, cette nuit-là, lorsqu'il avait hurlé "Non, plus d'énigmes stupides, j'ai assez perdu!"
-Tu connaissais mon père? demanda-t-il.
L'homme secoua la tête d'un air agacé.
-Non non non, ce n'est pas la bonne réponse.
-Ce n'est pas une réponse, c'est une question.
Drake vit l'homme sauter dans le cercle de bougies, près de Connie. Il s'empara d'un couteau glissé dans sa ceinture, et commença sa découpe.
-Tu n'es pas en position de poser les questions. Et maintenant, réponds à mon énigme : Trois fourmis marchent à la queue-leu-leu dans la forêt. La première dit : "Devant moi, il n'y a personne, et derrière moi, il y a une fourmi". La deuxième dit : "Devant moi, il y a une fourmi, et derrière moi, il y a une fourmi". La troisième dit : "Devant moi, il y a une fourmi, et derrière moi, il y a une fourmi"!!! Pourquoi?

 

Drake préféra ne pas regarder en direction de son ennemi, ce qu'il faisait avec son couteau l'écœurait rien qu'en y pensant. Il tenta de se concentrer sur l'énigme. Toutefois, il ne parvenait pas à se sortir de la tête les paroles que son père avait prononcées pendant une nuit. Avait-il rencontré l'homme-hibou? Si oui, quelle avait été leur relation?
Le concerné quitta son poste près du corps et franchit la porte, près de la cheminée. Bientôt, une odeur de viande grillée et de produits chimiques qui émanait du laboratoire du photographe de père de Connie, là où l'homme s'était rendu, empêcha Drake de réfléchir. Il ne parvenait à penser qu'à une chose : il avait envie de vomir.
-Alors? demanda l'homme-hibou depuis la pièce voisine.
Drake regarda l'espace qui le séparait de la porte d'entrée. Avec un peu de chance, il pourrait courir, faire tomber les chaises sur son chemin pour empêcher l'homme de le rattraper, sauter dans sa voiture et s'enfuir.
-N'y pense même pas.
Drake sursauta, surpris.
-Ne t'inquiète pas, tu t'habitueras.
L'homme ressortit de la pièce dans laquelle il avait fait cuire ce qu'il avait découpé sur Connie, et après avoir avalé une bouchée, il plissa les lèvres.
-On sent le colorant mais pas le conservateur.
Puis il éclata de rire, seul public pour son humour morbide.
-Alors, pour ce qui est de mes fourmis?
-Elles sont plus de trois, répondit Drake.
-Faux! Mauvaise réponse. Allez, je te laisse encore une chance.
-Elles tournent en rond.
-Bien sûr que non, s'impatienta l'homme-hibou. Si elles tournaient en rond, la première ne dirait pas qu'il y a personne devant elle, voyons.
Drake se laissa tomber au sol, pris d'un tremblement incoercible. Connie allait mourir, et il s'en voulait terriblement. Pas parce qu'il avait échoué à sauver la vie de cette fille, non. Il s'en voulait parce qu'il savait que s'il avait essayé de la sauver, c'était pour que le fou joue avec elle et non avec lui.
-Ah, ces humains sont si faibles et si égoïstes. Enfin, tu as perdu, et moi, j'ai gagné...
L'homme mangea une deuxième bouchée de viande et s'assit sur le canapé de cuir blanc.
-Si tu veux connaître la réponse, elle est simple : la troisième fourmi est une menteuse.
-C'est totalement débile! s'écria Drake.
-Ne critique pas mes énigmes parce que tu es trop bête pour en trouver les réponses. D'ailleurs, je suis trop bon avec toi. Je devrais être en train de m'amuser au lieu de te parler.
-Dites-moi d'abord si vous avez connu mon père.
-Ton père faisait des recherches pour un musée dont les fonds finançaient des guerres. Je lui ai demandé plusieurs fois d'arrêter, il n'a rien voulu savoir. Sa passion pour l'archéologie était plus forte que son amour pour sa famille. La preuve, lorsque j'ai tué sa femme, il n'a pas arrêté, pas plus que lorsque j'ai tué ton jeune frère. Il aura fallu que je le tue, lui, pour qu'il arrête.
-C'est faux! Ma mère est morte en mettant mon frère au monde. Mon frère s'est étouffé dans son sommeil. Quant à mon père, une galerie souterraine s'est effondrée sur lui.
L'homme-hibou secoua la tête.
-Pour ce qui est de ta mère et ton frère, j'ai donné un coup de pouce au destin, comme on dit. Par contre, en ce qui concerne ton père... Je lui ai rendu visite lors des trois fois. Ce n'est qu'à la troisième fois qu'il a répondu juste à mon énigme.
Il se lécha les lèvres, étalant davantage le sang qui les maculait, et ajouta :
-D'ailleurs, il avait très bon goût, je m'en souviens encore.
-C'est faux, hurla Drake, complètement faux!!

 

Connie sembla reprendre conscience à ce moment-là.
-Drake? demanda-t-elle en levant faiblement la tête. Oh, j'ai mal...
D'un bond, l'homme-hibou s'empara du tisonnier, près de la cheminée, et l'enfonça dans le cœur de la jeune femme. Elle poussa un gémissement, ses yeux gris se figèrent dans son visage alors que sa tête retomba au sol après un soubresaut.
-C'est malin, fit l'homme d'un ton accusateur à l'adresse de Drake. A cause de toi, j'ai dû lui faire mal. Si tu n'avais pas crié aussi fort, elle ne se serait pas réveillée, et elle aurait eu une mort douce.
-Pourquoi l'as-tu tuée? demanda Drake.
-Lorsque je lui ai expliqué, son père n'a pas compris que les jeunes filles russes et croates qu'il photographie sont amenées illégalement. Il ne comprend pas que ces filles aussi malléables que des poupées de chiffon sont droguées pour qu'il puisse faire ses photos pour ce magazine pornographique. Maintenant, je suppose qu'il aura compris.
L'homme-hibou sourit.
-Ton père aussi, a fini par comprendre que c'était mal d'enrichir une organisation qui finançait la guerre. Il l'a regretté, lors des dernières minutes de sa vie, lorsque je dévorais son épaule. Toi, tu n'étais qu'un enfant de sept ans, nul n'allait te dire que ton père avait fini dévoré lors d'une de ses expéditions.
Sans comprendre comment, Drake sentit ses propres mains bouger, le déshabiller. L'homme-hibou s'assit à nouveau sur le beau canapé blanc immaculé. Drake, une fois nu, sentit ses jambes le porter jusqu'à la table basse, où il se tint debout. Son ennemi glissa un doigt le long de sa poitrine, jusqu'à son ventre.
-Ta poitrine est si lisse, rien à voir avec le torse poilu de ton père, murmura l'homme-hibou. Elle doit être vraiment succulente, mais j'ai d'autres projets pour toi.
Sans qu'il ne sache comment, Drake se retrouva à quatre pattes sur la table basse. L'homme se leva et se posta derrière lui. Là, il posa sa main entre les omoplates de sa victime, la fit descendre lentement le long de son dos.
-Tu es vraiment bien entretenu, tu as le temps de faire du sport entre deux clients à la pharmacie?
Drake soupira. Il ignorait que penser de cet... cette chose! Il pouvait être un tueur sanguinaire sans pitié et l'instant d'après, faire la conversation avec une politesse authentique. Lorsqu'il sentit la main froide descendre au bas de ses reins, il tenta de s'écarter, mais son corps ne répondait toujours pas.
-Tu accuses le père de Connie d'utiliser des filles droguées et aussi malléables que des poupées de chiffon. Pourtant, ce que tu fais avec moi n'est guère différent, lança-t-il.
-Au contraire, c'est amplement différent, répondit l'homme-hibou. Cet homme gagne sa vie au détriment des autres. Pour ma part, je me distrais juste un peu après un travail. Ça n'a absolument rien à voir.
Tout en parlant, il insinua un doigt dans l'intimité de Drake, qui ne put réprimer un cri de douleur.
-Chut... Détends-toi. Tu vas voir, tu vas finir par aimer ça. Ils finissent tous par aimer ça, même si peu d'entre eux l'admettent.
-Pourquoi me faire ça? demanda Drake en se maudissant pour les larmes d'appréhension qui coulaient sur ses joues. Pourquoi ne pas me tuer, au lieu de me faire subir ça?
-Parce que nous sommes liés, répondit l'homme d'une voix douce. Il y a vingt ans, si ton père n'avait pas répondu à mon énigme, c'est toi qui serais mort. Et puis je l'ai mangé. Tu es la chair de sa chair, et moi j'ai mangé sa chair. Nous sommes liés de la manière la plus intime qui soit. Là, en ce moment, je suis simplement en train de concrétiser ce lien.
-Et si je ne voulais pas de ce lien? demanda Drake d'un ton de défi.
-Tu n'as pas le choix, mais ne t'en fais pas, bientôt, tu seras heureux de ce lien.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Newsletter
La littérature yaoi
Publicité